A PROPOS DE Saint-Benoît du Sault
A l'époque gallo-romaine, il existe un « saltus », lieu de pacage et de réserve de bois, utilisé en fonction des besoins. L'endroit est difficile d'accès : un promontoire rocheux, une vallée encaissée. C'est pourtant pour cette raison que les moines bénédictins qui cherchent un lieu sûr le choisissent pour y implanter une église et son prieuré aux environ de l'an mille. L'endroit prend le nom du saint patron suivi de saltus qui devient sault. L'église et les bâtiments conventuels sont bâtis sur le rocher, juste au bord du promontoire, au-dessus de l'étang crée par les moines. Le site est imposant, majestueux. Un chemin permet aujourd'hui d'en aborder tous les contours.
L'église est massive, simple, vaste pour l'époque de sa construction et s'apparente au style pré roman. La tour du clocher, un peu désaxée par rapport au reste de l'édifice, date du XIVème siècle, des voutes d'ogives surplombent un baptistère monolithe carolingien. Les vitraux de l'atelier Laubo de Tours ont été installés au XIXème siècle lors de la réfection de l'abside, tous les autres, sobres et lumineux, ont été réalisés dans les années 90 par le maître verrier Jean Mauret.
Les ruelles de Saint-Benoît du Sault enserrent des maisons entassées, signes de l'étroitesse du promontoire et du besoin ancien de protection à l'abri des murs. Le granit est partout et donne une certaine homogénéité au village : soubassement des maisons, entourage des portes et fenêtres, bordure des jardins à l'abri des regards. En levant la tête, et en acceptant de se perdre, on aperçoit les dizaines de tours d'escaliers du XIVème ou XVème siècle qui subsistent, parfois tronquées, des ogives du XIIIème siècle au-dessus d'une porte, des restes de fenêtres à meneaux du XVIème siècle, des ouvertures d'anciennes granges surmontées d'une anse de panier du XVIIIème siècle, des portes de bois cloutées, des devantures peintes de magasins de la fin du XIXème siècle et même le malheureux ciment devenu gris du début XXème siècle qui a remplacé l'ocre des crépis anciens. Au XVIIIème et XIVème siècles, le bourg déborde au-delà de la deuxième enceinte de remparts : quelques belles maisons s'installent, on construit un hospice, l'hôpital de l'époque, une promenade plantée, la butte, qui surplombe la vallée.
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